lundi, avril 10, 2006

Kairouan, les traditions...

Ce ci est un joli article qui décrit Kairouan pendant le mouled. Une déscription que je trouve bien faite et bien organisée et que j'ai aimé partager avec vous. Bonne lecture et bonne fête du mouled. ================================ Le Temps 10 avril 06 Kairouan, les traditions ... Par Mohamed Rebai
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La fête du "mouled" qui signifie la naissance du prophète 570, ap. JC est célébrée chaque année le 12 Rabi Al Awal dans une ambiance spirituelle particulière à la ville de Kairouan. Jadis, on s'y prépare un mois à l'avance. Les rues particulièrement celles de la médina, les mausolées, les mosquées et les marabouts sont soigneusement nettoyées et badigeonnés au "Jir arbi" (oxyde de calcium), les murs sont ornés de tapis kairouanais multicolores. Des centaines de guirlandes et de néons illuminent les souks, en attendant l'événement. Autrefois, les festivités duraient toute une semaine jusqu'au prochain vendredi "Jemaât El Mouled" par coutume réservée aux Kairouanais de souche, qui, après le départ des visiteurs étrangers qui sont des familles entières : hommes, femmes et enfants venant en " Ziara " au mausolée "Sayed Sahbi" réciter la "fatiha", et émettre des vœux, et faire ensuite un petit détour à "fasqiat el aghaliba" pour terminer la promenade par un passage obligé au souk. Actuellement, l'enthousiasme s'estompe de plus en plus, coté animation de la ville, mais les kairouanais restent attachés plus que jamais à leurs coutumes ancestrales et continuent de célébrer le mouled avec la même ferveur d'antan. La veille du mouled, les visiteurs, qui se comptent par milliers, accourent des quatre coins du pays et même des lointaines contrées arabes et islamiques. En effet, Kairouan est toujours considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam après la Mecque, Medine et Jérusalem On y organise annuellement des colloques islamiques où sont invités des imams prédicateurs, des jurisconsultes et des chercheurs du monde musulman. La ville de Kairouan a abrité, cette année, la 33ème session de la conférence islamique annuelle qui a eu lieu les 3 et 4 avril 2006, sur le thème "Le Code du statut personnel". Des marchands ambulants s'installent aux alentours du mausolée "Sayed sahbi" vendant toutes sortes de jouets et de cadeaux que les familles achètent pour offrir à leurs enfants. Des restaurateurs improvisés pour la circonstance sont installés aux quatre coins de la ville préparant des "keftaji" et des mechouis succulents. Comme toutes nos fêtes religieuses tournent autour de la bouffe, le rituel du mouled n'y échappe pas. Autrefois, les familles kairouanaises préparaient le fameux gâteau "makroudh" à la maison. De nos jours, par paresse ou par ignorance des jeunes ménagères, on l'achète au souk. La nuit, la fête est centrée sur la grande mosquée où se déroule la cérémonie officielle, au mausolée "abi zamaâ balaoui" on récite la "sira" du prophète et aux souks, diverses troupes "de mouldia"chants liturgiques" animent la médina. les fiancées se font des visites familiales pour se souhaiter bonne fête et pour s'offrir des cadeaux de mariage "moussem" Les visiteurs sont soit logés dans des hôtels, soit le plus souvent accueillis par des familles, ou bien on leur prépare le gîte et la bouffe dans des souks aménagés pour la circonstance par des bénévoles qui apportent matelas et couvertures tandis que d'autres visiteurs préfèrent camper ou passer la nuit à la bonne étoile. Le lendemain matin, toutes les familles préparent la fameuse "assida" traditionnelle "bidha" au moyen du "methred" actuellement disparu de la scène culinaire (genre de gros bâton, aplati comme une rame, et qui sert à remuer et écraser la pâte contre les parois de la "tanjara" (récipient) à base de farine et saupoudrée d'huile d'olive, de sucre mélangé avec de la "bessissa" mille fois plus succulente et riche en vitamines que la "assida zgougou" aux pins d'alep très récente dans nos habitudes culinaires , très sucrée et flanquée de crèmes et de fruits secs nuisibles pour la santé. Ce n'est pas seulement mon avis mais celui aussi des nutritionnistes. Au mausolée Balaoui les enfants déshérités sont circoncis gratis grâce à la contribution de bienfaiteurs qui apportent aussi de la "assida" préparée chez eux à la maison. Tandis que la troupe principale de chants liturgiques "mouldia" chantant les louanges du prophète (ne pas confondre avec la "soulamia" chantant les louanges des marabouts) Enfin, pour la petite histoire les festivités officielles du mouled n'ont vraiment commencé en Tunisie qu'en l'an 1257 de l'Hégire (1842 Ap JC) du temps d'Ahmed Bacha Mohamed Rebai www.kairouan.org