Tunisie: voile ou voile?
Le débat Al Jazeera-Tunisie ne cesse de faire couler beaucoup d’encres cette semaine. Des accusations jetées par ci et par là, un ambassadeur rappelé par son chef et et… Je suis tombé sur une analyse des faits sur le blog de Tarek (http://tarek-cheniti.blogspot.com/), un thésard brillant et cultivé à ce qu’il me parait. Je trouve qu’il a fait une bonne analyse de la situation pour quelqu'un qui aime son pays. Néanmoins, il fallait se demander la ou les raisons pour cet acharnement contre la politique tunisienne envers le port du voile, les opposants etc... Je voudrais rappeler que la fermeture de l'ambassade était suite aux propos du Dr Marzouki, qui s'est exprimé sur les antennes d'Al Jazeera. Dr Marzouki est libre de s'exprimer sans toucher à l'identité et à la patrie. Nous, en tant que tunisiens on a aussi le droit répliquer à ces propos et à penser à ce qui a été dit. On n’a plus le droit de refuser les critiques et a en se faire pour améliorer les choses. On est arrivé à un niveau où on peut faire la distinction entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Ce ci dit que Al Jazeera à le droit d'inviter qui que se soit et la Tunisie a aussi le droit de rappeler son ambassadeur du Qatar sans qu'on rentre dans un débat d'un bonne ou mauvaise décision même si je pense que la plupart des tunisiens (intuitions d'un tunisien) ne partagent pas cette décision. Pour ce qui port de voile, je dirais qu'aucun des autres pays n'a le droit de nous imposer sa politique à deux centimes. Laissez nous régler nos soucis nous mêmes, on y arrivera sans leurs fatwas. Le Tunisien est bien mûr pour savoir ses devoirs de ses droits. La tunisienne saura porter le voile par conviction si elle le sent ; sans avoir aucune intention de le détourner, sans qu’elle sache, contre sa liberté de penser et de s’habiller, dans le respect de l’autrui, pour laquelle elle s’est battue. Je crois que la Tunisie de demain ne pardonnera jamais à ceux qui imposeront leurs « craintes » de dérapage, dont les tunisiens sont loin de l’être, sans avoir recourt au dialogue et à l’avis des personnes concernées . Je crois aussi que la politique de bras de fer ne fera que des femmes voilées « musclées » prêtes à déraper. Je me rappelle bien qu’en 2004, ce débat avait envahit la scène médiatique en France. De retour en Tunisie durant cette période là, la première chose que j’avais remarqué en débarquant dans ma ville natale est le nombre de filles (de 9 à 25 ans) voilées. Ma petite cousine qui avait 9 ans m’avait fait la remarque : « vous, les français vous interdisez le port du voile… et beh nous on le met ‘chméta fikom’, malgré vous ». Vous imaginez, elle m’accuse moi, qui n’est pour rien et qui suis parti juste pour faire des études. Je me suis retrouvé dans le même panier. Imaginez la réaction, avec toute cette médiatisation, à l’égard d’un compatriote qui ose lui arracher « une partie d’elle » par force. Même si cela ne fait pas partie de nos mœurs ni de notre culture (je pense au Séfséri ou au Hayek), il l’est maintenant et on doit l’accepter par respect à celles qui ont fait du port du voile leur choix personnel et sous aucune pression. Alors, soyons raisonnable et pensons à la liberté de s’exprimer, de s’habiller, de penser, de vivre. Et surtout qu’on laisse le choix de choisir…cela nous évitera beaucoup d’ennuies et de débats inutiles. Le petit chouya, mais nécessaire, qui nous manque on l'aura par le dialogue et le débat et pas par des fatwas qui prêchent pour la mort à une âme que le Grand Dieu nous a appris à respecter avec ses différences et ses contradictions.